La réalisation de travaux sur une voirie constitue une opportunité pour mettre dans le sous-sol des tuyaux afin d’enfouir un réseau aérien de communications électroniques ou tout simplement se créer une réserve pour un besoin futur. Profiter de l’ouverture d’une tranchée pour y poser des tuyaux peut être une opération financièrement intéressante. Il faut préalablement être en mesure de déterminer la quantité exacte de conduites à poser.
Dans les zones nouvelles à réaliser, toutes les parcelles doivent être reliées aux infrastructures de communications électroniques pour que le service universel (téléphonie) et un service « haut débit » (fibre optique) soient accessibles à tous.
Une infrastructure d’accueil de réseaux optiques est constituée de plusieurs éléments :
les fourreaux : conduites dans lesquels les câbles optiques sont mis en place
les chambres : espaces aménagés dans le sous-sol, reliés entre eux par les fourreaux, depuis lesquels on accède aux dits fourreaux pour y déployer les câbles
les locaux techniques : espaces d’hébergement des équipements actifs d’interconnexion des réseaux.
Pour quantifier les besoins en génie civil d’une rue ou d’une zone à aménager, il est nécessaire d’identifier l’ensemble des opérateurs susceptibles d’apporter un service.
Les services demandés par les utilisateurs sont de trois natures : Téléphonie, Internet, Télévision.
Aujourd’hui, ces services sont transportables par différents supports. On peut constater le transport de chaînes de télévision sur le réseau « historique » de téléphonie (ADSL), et réciproquement de la téléphonie et Internet sur le réseau câblé « historique » de télédistribution.
Cependant, on constate encore que les trois réseaux (Téléphonie, Internet, Télévision) sont bien souvent séparés et indépendants. Il faut espérer la convergence des supports de communications électroniques. Pour cela, la collectivité doit mettre en œuvre des mesures incitatives pour encourager la mutualisation.
Pourtant, certains opérateurs (notamment France Télécom et Numéricâble) sont encore très réticents à apporter leurs services sur des réseaux publics mutualisés.
Si chaque opérateur amène son câble chez l’abonné avec lequel il est en contrat, alors l’infrastructure à poser risque d’être très conséquente (3 réseaux séparés) et contraignante pour l’utilisateur (l’utilisateur étant lié à son opérateur en raison de la spécificité du réseau).
A l’avenir, il faudrait qu’un seul support (par exemple, la fibre optique en raison de ses performances) apporte l’ensemble des services et soit loué par l’opérateur ayant contractualisé avec l’utilisateur.
Il est important de savoir s’il existe déjà une infrastructure publique ou privée afin de la prendre en compte avant de poser des tuyaux. Il serait inutile de surcharger une voie avec des tuyaux, ou de doubler le nombre de chambres si la voie est déjà bien équipée.
En général, il existe l’infrastructure souterraine appartenant à (ou mis à disposition de) France Télécom pour apporter le téléphone aux habitants ou entreprises (service universel).
Il peut également exister une infrastructure utilisée par un opérateur diffusant la télévision par le câble.
Parfois, ces sociétés possèdent encore des câbles en aérien. Il s’agit généralement des parties terminales de leur réseau, celles qui se raccordent aux zones privatives.
Dans une première étape, il est conseillé de voir avec ces sociétés leur besoin en chambres et en tuyaux, afin de bien assurer la coordination entre plusieurs services.
La qualité des informations fournies par les opérateurs sur les préconisations des infrastructures techniques à leur mettre à disposition est primordiale.
Comme indiqué précédemment, le but n’est pas de créer un réseau par opérateur mais plutôt de mutualiser les canalisations et de faire en sorte que chacun y trouve sa place.
Lors d’un effacement de réseaux aériens des fourreaux sont posés afin de faire passer les différents réseaux (électricité, télécoms). Il est alors intéressant d’avoir calculer ses besoins pour savoir si on doit rajouter des fourreaux supplémentaires.
Il faudra bien entendu tenir compte des normes NFP 98-332 qui stipule que les réseaux électriques et ceux de communications doivent êtres equidistant
Remarque : L’accord entre France Télécom, l’AMF et la FNCCR permet aux collectivités de garder la propriété des fourreaux de communication électronique.
cf : http://www.fnccr.asso.fr/documents/1129901025Accord_Amf_FNCCR_et_France_telecom.pdf
Rappel : Un réseau est globalement constitué de trois maillons :
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le raccordement des parcelles,
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la desserte : réseau secondaire,
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la collecte : itinéraire principal (ou primaire) qui doit se raccorder au réseau métropolitain. Par sécurité, il est préférable de boucler le réseau de collecte.
Dans un contexte de création d'une infrastructure neuve, il est préférable de prévoir un seul câble optique par fourreau, et donc de définir le nombre de fourreaux en accueillir), il sera toutefois possible de sous-tuber un fourreau existant afin d’y faire passer plusieurs câbles.
Il est donc important de ne pas limiter le dimensionnement à l'accueil du réseau d'un seul opérateur, car cela limiterait de facto toute concurrence sur le territoire. Les infrastructures déployées doivent permettre l'accueil de plusieurs opérateurs.
Ces axes correspondent aux liaisons entre les principales zones d’agglomérations.
S'il n'est pas possible de prévoir les besoins exacts sur un tronçon donné (calendrier du projet trop serré, difficultés à obtenir des informations de la part des opérateurs...), au moins quatre fourreaux seront mis en place :
un pour la collectivité (pour ses besoins propres et/ou pour un futur réseau d’initiative publique),
au moins deux pour l'accueil des câbles des opérateurs privés,
et un pour la manoeuvre.
En ce qui concerne le calibre des fourreaux, à l'échelle où l'on se place ici (réseau de collecte), le diamètre normalisé 32,6/40 apparaît comme un bon compromis entre capacité (accueil d’un câble de plus de 400 fibres) et coût. Le diamètre 26,2/32 peut également convenir mais les possibilités de sous-tubage ultérieur seront alors plus limitées, et l’économie réalisée n’est pas réellement significative car elle porte uniquement sur le coût de fourniture (différence inférieure à 1€/ml) et non sur les travaux et la pose, qui représentent 90% du coût.
Ces axes correspondent aux liaisons vers les petites zones d’activités, NRA-ZO, petit répartiteurs, point haut…
Sauf besoin particulier identifié, deux fourreaux de diamètre 32,6/40 apparaissent suffisants. En effet, sur les zones à faible potentiel (en termes de clientèle pour les opérateurs), il est peu probable que plusieurs opérateurs investissent dans un lien de collecte optique.
En outre, dans l’hypothèse où la situation évoluerait de manière différente de ce qui avait été initialement envisagé, et que la zone attirait davantage d’opérateurs, il pourrait être fait appel aux techniques de sous-tubage (passage de micro-tubes), afin de scinder un fourreau en plusieurs alvéoles à l’occasion du déploiement du premier opérateur.
Pour plus d’informations aller consulter la fiche de la CETE de l’ouest : http://extranet.ant.cete-ouest.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/0._Cahier_de_recommandations_Infrastructures_d_accueil_de_reseaux_optiques_et_amenagements_routiers_departementaux_cle52ca22.pdf
Plusieurs cas sont à prendre en compte selon le type de logement ou d’entreprises se trouvant sur la zone à aménager.
Le dimensionnement des réseaux étant fonction du nombre de câbles et de leurs tailles, la préconisation « type » pour une zone pavillonnaire, est de 7Ø45+1Ø60 le long de la voie.
La chambre de type L2T sera posée sur trottoir et sera le point de départ pour raccorder au maximum 6 maisons. C’est dans cette chambre ou dans une borne raccordée à cette chambre qu’aboutira la partie terminale du câble de l’opérateur en télécommunication, et c’est de là que partiront les lignes de ses abonnés.
Illustration :
Le Ø60 sera réservé pour installer les câbles cuivre pour la téléphonie.
Ces préconisations s’appliquent pour une voie sans infrastructure souterraine existante. Par exemple, lors de la conception d’une voie nouvelle, ou l’enfouissement de réseaux aériens.
Dans les zones plus denses (maisons divisées en plusieurs logements, petits immeubles), il est conseillé de poser 7Ø45+3Ø60 le long de la voie. Pour réserver des capacités encore plus importantes pour les câbles, les 3 fourreaux de diamètre 60 pourront être remplacés par 3Ø80.
Les adductions des immeubles et des résidences privées s’accordent au réseau dans une chambre L2T.
Si les surfaces des lots sont importantes, destinées à recevoir plusieurs bâtiments, plusieurs immeubles, ou s’il est nécessaire de sécuriser le réseau de communications électroniques (double adduction), il peut s’avérer nécessaire de poser plusieurs chambres pour un lot ou d’augmenter la taille de celles-ci en posant des L3T ou L4T.
Pour raccorder ces zones plus denses au réseau de collecte, Il est recommandé de créer un bouclage de l’infrastructure avec au moins deux accès permettant de sécuriser le réseau.
Au regard des services identifiés dans le paragraphe préliminaire et de la résistance des opérateurs à partager les infrastructures, il faut prévoir jusqu’aux utilisateurs :
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1 tuyau pour le téléphone (correspond à un fourreau de diamètre 45mm, 1Ø45),
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1 tuyau pour l’opérateur de câble (1Ø45),
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1 tuyau pour préparer l’avenir et l’arrivée de la fibre optique (1Ø45).
Chaque maison se raccorde avec 3Ø45 à une chambre de type L2T située sur le domaine public (voirie) et un regard de dimensions 30x30 posé en domaine privé le plus proche possible du domaine public. (Le regard 30x30 n’est pas nécessaire si la maison est proche du domaine public).
Illustration :
L’adduction des immeubles est constituée d’un nombre plus conséquent de fourreaux et parfois de chambres intermédiaires si la distance ou la configuration du terrain l’exige.
Pour desservir moins de 30 logements : 5Ø45
De 30 à 200 logements : 7Ø45
Au-dessus de 200 logements : 3Ø60+7Ø45.
Lors de la pose de fourreau des règles s’impose :
Selon la norme NFP 98-331 relative aux tranchées, les fourreaux doivent être signalés dans la
tranchée par un grillage avertisseur normalisé, de couleur verte pour les réseaux télécoms, posé à 30cm au dessus de la génératrice supérieure du faisceau de fourreaux. La largeur du grillage est au moins égale à la largeur de l’ensemble des fourreaux.
De manière générale, la pose en accotement est à privilégier : les coûts de réalisation sont moindres, l’intégrité de la structure de chaussée et de la bande de roulement sont préservées, et la gêne à la circulation est plus limitée en cas d’interventions ultérieures sur le réseau (maintenance, modification).
Lors de la pose de fourreau on doit poser des chambres à intervalles régulier. La
Il est très important de bien positionner les chambres ou les espaces réservés aux « armoires de rue » car ceux-ci pourraient constituer un point de mutualisation où tous les opérateur pourraient venir s’interconnecter dans le futur.